
Franchir le pont, d'une rive à l'autre, d'un mode de vie et de penser à un autre.
La rive gauche à Paris fût jadis le symbole de la création artistique et du mode de vie bohème, en vis-à-vis de la rive droite plus conservatrice.
Jadis, car les choses changent, et l'Art anticonformiste et précurseur, terreau des nouvelles idéologies sociales, semble aujourd'hui être rentré dans les rangs, et devient une mode comme une autre.
Dans certaine société se dire Artiste fait "chic", dans d'autre cela fait "cheap"... Du bourgeois bohème dit BOBO de la Nouvelle Rive Gauche parisienne, au vagabond en haillons, éternel adolescent rebelle en mal d'identité.
Ah, les Artistes!!!
Peut-on dire aujourd'hui que tout un chacun peut se lever un beau matin et décider de devenir Artiste?
Un signe de démocratisation de l'Art?
Il me semble que l'Art n'a jamais été réservé à une élite, génétiquement programmée pour être des créateurs, pourrait-on dire, de père en fils.
Le droit de créer, d'exprimer sa vision, lui, fût restreint.
Mais pas la créativité, le talent, le goût, le désir, le besoin de créer.
Car au final
devient-on Artiste?
Mais peut-être suis-je trop vieux jeu. Philosopher n'est plus à la mode. Je suis devenue une artiste trop... conservatrice!
D'une rive à l'autre, cela veut donc peut-être dire essayer de s'adapter à son époque, et à la société au sein de laquelle on décide de s'implanter.
D'une rive à l'autre, cela signifie aussi que parfois la rive gauche peut, au fil du temps, prendre les teintes de la rive droite, et vice et versa.
Alors ce qui compte ne sera plus tant d'espérer arriver à un ailleurs radicalement opposé en traversant le pont, que juste de profiter de l'expérience du voyage, et de s'enrichir.
Et ensuite...